Crypto-monnaies, fraude maxi à 120 millions d’euros : l’administrateur de Bitgrail en procès

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23 mai 2022 – 19h15

La plus grande cyberfraude jamais découverte. Il y aurait eu vol illégal d’argent dont l’accusé était au courant mais n’a pas réussi à sécuriser la plateforme web

Ça va jugé à Florence l’administrateur d’une plateforme web de crypto-monnaies où aurait été découverte la plus grosse fraude informatique, équivalant à environ 120 millions d’euros. La juge Angela Fantechi en a décidé ainsi à l’issue de l’audience préliminaire confirmant toutes les allégations – fraude informatique, banqueroute frauduleuse, violation des règles sur l’intermédiation financière, auto-blanchiment – hypothétique dans l’enquête de la police postale de Florence, qui avait le soutien du FBI et qui a été coordonné par les magistrats Gabriele Mazzotta, Sandro Cutrignelli et Fabio Di Vizio du parquet de Florence. Première audience le 13 septembre.

L’accusé, Francesco Firano, 35 ans, est tenu pour responsable d’un «trou» dans la crypto-monnaie, le Nano Xrb, sur la plate-forme informatique «Bitgrail», avec plus de 230 000 épargnants endommagés dans le monde. Il a lui-même dénoncé en 2018 le vol par des hackers, qui auraient « percé » Bitgrail, mais ensuite les conclusions de l’enquête ont établi une réalité différente, à savoir la faillite de la société de gestion des opérations de change (changeurs de devises) et la fraude à la clientèle. Pour les enquêtes, il y a eu des vols illégaux d’argent sur des comptes de crypto-monnaie qui ont commencé par deux attaques en juillet et octobre 2017. Selon les enquêteurs, Firano était déjà au courant des pénuries à cette période et n’aurait pas réussi à sécuriser la plate-forme, acceptant le risque d’autres attaques, qui se sont ensuite produites, entraînant ainsi la fraude et la faillite de sa société Bitgrail srl. Le procureur a émis l’hypothèse des crimes du point de vue d’une éventuelle fraude, en collaboration avec des inconnus. Firano est défendu par les avocats Giovanni Sarteschi et Francesco Ballati qui nie que l’homme de 35 ans ait remarqué les pénuries jusqu’en 2018, date à laquelle il a signalé le vol, c’est aussi pour cette raison qu’il a été décidé de suivre le rite ordinaire. Les prévenus ont également souligné que la faillite de la srl ​​était un préjudice économique pour le prévenu puisqu’à long terme il aurait obtenu plus de revenus des commissions que de participer à la soustraction de la somme maximale comme le prétend l’accusation.


De plus, toujours dans les reconstitutions de l’accusation, ils ont observé que alors que les distractions des sommes en ligne de la plateforme Bitgrail se sont poursuivies au fil du temps, l’administrateur Firanoqui avait signalé des attaques de pirates du Web, il continuerait à percevoir les bénéfices des commissions des clients à qui il cachait la situation réelle. L’enquête en ce sens aurait donné d’autres surprises, révélées récemment par les enquêteurs dans le cadre de l’enquête préliminaire. Dans un supplément d’enquête, le procureur et Polposta ont découvert le fichier supprimé d’un programme fantôme, appelé Fix balance. C’était une sorte de « commande » informatique que le défendeur utilisait pour corriger les transactions afin que les clients puissent voir leurs comptes en ordre quand ce ne serait pas le cas. Enfin, toujours récemment entré dans le décompte des ventes à découvert de crypto-monnaies, qui sont configurées comme des distractions financières de nature à renforcer le crime de faillite.

Bitgrail était une plateforme dédiée à l’échange de crypto-monnaies (par exemple, Nano Xrb pour Bitcoin ou vice versa), à la manière d’un changeur de monnaie traditionnel mais avec toutes les pièces ‘crypto’. La srl, qui a ensuite fait faillite, a perçu des revenus considérables grâce aux commissions obtenues avec l’offre du service de courtage. Parmi les parties civiles figure désormais le syndic de faillite assisté en justice par l’avocat Matteo Corri.